Journée mondiale de la sécurité et santé au travail

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28 Avril 2016

Aujourd'hui c'est la Journée mondiale de la sécurité et Santé au travail et le thème de cette année: le stress au travail.

Selon l'Agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au Travail, "le stress survient lorsqu'il y a un déséquilibre entre la perception des contraintes imposées par l'environnement et ses propres ressources pour y faire face".

L'alcool peut donc être utilisé comme un anti-stress, un anxiolytique, voire un antidépresseur dans le monde du travail qui demande toujours davantage de performance et où les enjeux économiques sont importants. Dans notre société occidentale, la valeur et l'identité d'un individu se construisent de plus en plus autour de son rôle professionnel.

Ainsi, pour certaines personnes, ayant l’habitude de gérer leur stress de cette manière dans leur vie privée, toutes les causes de stress relatives au travail (désaccord avec le patron ou le supérieur, conflits avec les collègues, absence de pause, non-reconnaissance, pressions…), de même que la fatigue, l’ennui ou la répétition peuvent favoriser la consommation d’alcool sur les lieux de travail.

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Nous profitons donc de cette journée pour comprendre le lien qu'il peut exister entre le stress au travail et la consommation de substances psychoactives, et notamment l'alcool.

La consommation d’alcool et de drogues au travail est complexe et contradictoire et les raisons qui entrainent une consommation au travail sont en effet multiples.

Certaines personnes y trouvent une échappatoire pour fuir un climat de travail dégradé ou encore pour vaincre la peur ou l’ennui. D’autres utilisent des substances pour faire face à la pression ou la charge de travail. D’autres encore cherchent à s’intégrer dans un groupe de travailleurs.

Si les problématiques individuelles existent, la consommation d’alcool et de drogues peut être l’indicateur de problèmes plus larges révélateurs de dysfonctionnements sur le milieu de travail. Les travailleurs trouvent alors dans l’usage de substances, le moyen de supporter le travail.

Alcool et drogues augmentent l’apparition de certains risques et effets néfastes: erreurs, accidents, baisse de productivité, absentéisme, conflits entre travailleurs,… Et dans certains cas, cet usage accompagne et aggrave des situations négatives qui trouvent leur origine dans le travail lui même (stress, burn-out, dépression, harcèlement moral ou sexuel).

Le stress au travail peut-il entrainer une consommation de substances?

Selon l'Agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au Travail, "le stress survient lorsqu'il y a un déséquilibre entre la perception des contraintes imposées par l'environnement et ses propres ressources pour y faire face".

L'alcool peut donc être utilisé comme un anti-stress, un anxiolytique, voire un antidépresseur dans le monde du travail qui demande toujours davantage de performance et où les enjeux économiques sont importants. Dans notre société occidentale, la valeur et l'identité d'un individu se construisent de plus en plus autour de son rôle professionnel.

Ainsi, pour certaines personnes ayant l’habitude de gérer leur stress de cette manière dans leur vie privée, toutes les causes de stress relatives au travail (désaccord avec le patron ou le supérieur, conflits avec les collègues, absence de pause, non-reconnaissance, pressions…), de même que la fatigue, l’ennui ou la répétition peuvent favoriser la consommation d’alcool sur les lieux de travail.

Selon une étude réalisée par l’INPES (l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé), les tensions et le stress au travail inciteraient les consommateurs de tabac, alcool et autres substances psychoactives, à intensifier leur consommation. 

Le bilan : 36% des fumeurs réguliers, 9,3% des consommateurs d'alcool et 13,2% des consommateurs de cannabis, déclarent avoir augmenté leurs consommations du fait de problèmes liés à leur travail ou à leur situation professionnelle au cours des 12 derniers mois.

Les conditions de travail de plus en plus difficiles, le stress, le chômage, et les craintes liées à la crise du marché de l'emploi, participent au développement des addictions.

verre

L'alcool au travail:

L'alcool est responsable de 50 000 décès par an en France. Il est, avec le tabac, l'une des deux substances psychoactives les plus consommées en France, dans la population générale comme chez les travailleurs.

Sa consommation peut mettre en danger la santé et la sécurité des salariés ainsi qu'être à l'origine d'accidents du travail. Elle est par ailleurs susceptible d'être favorisée par certains facteurs liés au travail lui-même. Comme pour l'ensemble des pratiques addictives, les risques liés à l'alcool doivent faire l'objet d'une démarche de prévention associant la mise en place de mesures collectives à la gestion des situations individuelles.

La consommation d'alcool est très répandue dans la population active:

- Plus de 16 % des actifs occupés déclarent avoir consommé de l'alcool sur leur lieu de travail au moins une fois dans l'année, en dehors des pots et des repas.Rapporté à l'échelle d'une semaine, cela concerne 3,5 % des travailleurs.

- Parmi les consommateurs, 7 % ont des consommations dites abusives, à savoir répétées et induisant des dommages dans les domaines somatiques, psychoaffectifs et sociaux. 1 % sont dépendants, c'est-à-dire qu'ils ne maîtrisent pas leur envie de consommer.

Plusieurs situations dans la vie quotidienne déclenchent, chez ces personnes, une envie irrésistible de boire de l'alcool. Le problème des pratiques addictives liées à l'alcool existe quelles que soient les professions. Tous les niveaux hiérarchiques sont touchés.

Comme pour les autres substances psychoactives, trois mécanismes, dont deux relevant directement du travail, sont à l'origine de la consommation d'alcool au travail. Ces mécanismes sont indépendants mais peuvent parfois s'additionner.

- Le premier est un mécanisme dit d' « importation » : la consommation émanant de la vie privée du travailleur déborde sur le cadre professionnel.
- Le deuxième est appelé « acquisition » : la consommation d'alcool est organisée dans le cadre du travail à l'occasion de pots ou de repas d'affaires et s'inscrit dans la culture du métier, au départ dans l'objectif de favoriser le lien social ou la production.
- Enfin, il existe un mécanisme dit d'« adaptation » : le travailleur boit pour « tenir le coup » au travail. Des études ont montré un lien entre certaines contraintes de travail et la consommation d'alcool. C'est notamment le cas du travail en plein air (lorsqu'il représente plus de la moitié du temps de travail), des postures pénibles, du port de charges lourdes, des déplacements et de l'exposition aux secousses et aux vibrations.

alcool au bureau

Quels sont les risques ?

La consommation de substances psychoactives (alcool, tabac, drogues, médicaments psychotropes), qu'elle soit occasionnelle – même à faible dose – ou répétée, comporte ainsi des risques pour la santé et la sécurité des salariés de tous les secteurs d'activité. Elle a notamment un impact sur la survenue d'accidents du travail.

20 à 30 % des accidents du travail sont liés à des addictions (drogues licites et illicites). 10 à 20 % des accidents du travail sont dus à l'alcool, qui est responsable dans 40 à 45 % des accidents mortels.
Les addictions sont également à l'origine d'absentéisme ou de conduites inappropriées, comme des bagarres sur les lieux professionnels.

Parmi les effets immédiats, on peut citer la diminution des réflexes, les troubles de la vigilance, une perturbation de la vision, de l'estimation des distances et de la coordination des mouvements, ainsi qu'un effet désinhibant qui peut amener à prendre des risques.

effets au travail

Quelques exemples concrets de situations professionnelles à risque

- Un grutier sous l'emprise du cannabis manipule sans précaution des tonnes de béton au-dessus de la tête de ses collègues de chantier.
- Un trader prend des initiatives délirantes sur le marché boursier, parce que, venant de sniffer un rail de coke, il se croit subitement hyperlucide.
- Un salarié d'une entreprise de logistique au volant d'un chariot élévateur entre dans les bureaux de la direction et tue une secrétaire.
- Un journaliste trouve la mort à moto en roulant à contresens sur le périphérique, après avoir quitté un pot de bouclage à trois heures du matin.
- Un pilote privé sous l'emprise de la drogue "oublie" son client au décollage et percute un camion-citerne avant de s'écraser contre un autre hélicoptère.

La drogue au travail n'épargne plus aucun secteur d'activité, aucune couche sociale.

D'après l'étude de L'INPES, ce sont les milieux de la restauration, de l'information et la communication, ceux des arts et spectacles qui représentent le plus important pourcentage de consommateurs de cocaïne, ecstasy, poppers et champignons hallucinogènes.

En dehors des temps de repas et des pots organisés entre collègues, la consommation d'alcool sur le lieu de travail concerne 16,4% des actifs occupés :

18,9% des hommes et
10,3% des femmes

2 actifs sur 5 ayant un emploi déclarent consommer de l'alcool, entre collègues, à la fin de la journée de travail

43% des hommes et
32,6% des femmes

Consommation de drogues + substances psychoactives = danger pour le salarié, ses collègues, les tiers et/ou les biens de l'entreprise (lorsqu'il conduit des machines, un véhicule, travaille à la chaîne, transporte du matériel, livre une marchandise, etc.).

Petit Rappel:

Selon l'étude « Stupéfiants et accidents mortels » publiée par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies, le sur-risque d'être responsable d'un accident mortel lors de la conduite avec une alcoolémie non nulle est de 8,5.

Lors de la conduite sous l'influence du cannabis, ce sur-risque est de 1,8 dès que les prélèvements sanguins sont positifs.

Par ailleurs, la consommation d'alcool a des conséquences sur la santé à plus long terme et une influence sur le développement de certaines maladies : cancers, maladies cardiovasculaires et digestives, maladies hépatiques, maladies du système nerveux et troubles psychiques (dépression). 

Sources

Extrait de la lettre de l'Institut National de Recherche sur la Sécurité – Mars 2016

respectautravail.be

Alcool et drogues en entreprise? - EDVO

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